Récupérer le phosphore dans les eaux usées

Stereau a mis au point et breveté Extraphore™, une méthode novatrice de récupération du phosphore présent dans les eaux usées et les boues issues de leur traitement en station d'épuration.
Evalués à plus de 150 millions de tonnes par an, les besoins en phosphore devraient croître de plus de 40 % d'ici 15 ans. Le déclin de la production de cette ressource est attendu dès 2030,

Le phosphore est un ingrédient essentiel de tous les engrais utilisés depuis les années 1950 pour améliorer les rendements agricoles.
Le phosphate dont il est issu n’est toutefois pas une ressource inépuisable et sa disponibilité pourrait faire naître des tensions géopolitiques de plus en plus fortes dans les années à venir. La solution ? Récupérer le phosphore, et notamment celui présent dans les eaux usées. 
Dans la plupart des stations, le phosphore est éliminé dans les boues d’épuration par le biais d’une déphosphatation physico-chimique (précipitation du phosphore grâce à un réactif chimique, à base de fer ou d’aluminium) ou biologique (mise en condition des bactéries pour accumuler le phosphore). Le procédé Extraphore®, développé et breveté par Saur-Stereau, vise à optimiser au maximum la déphosphatation biologique de manière à réduire l’utilisation de réactifs et donc les coûts. En instrumentant la déphosphatation biologique, il est possible de contrôler les conditions nécessaires pour favoriser les bactéries qui accumulent le phosphore, notamment dans la zone anaérobie en entrée de bassin biologique.

La récupération du phosphore concerne potentiellement toutes les stations d’épuration avec une déphosphatation biologique, quelle que soit leur taille.

"La récupération du phosphore concerne potentiellement toutes les stations d’épuration avec une déphosphatation biologique, quelle que soit leur taille".

Le recyclage du phosphore – et donc la préservation de la ressource – présente un enjeu majeur. Les gisements actuels sont évalués à 16 milliards de tonnes et ils se situent principalement dans trois régions du monde : le Maroc et le Sahara occidental, la Chine ainsi que les Etats-Unis. Les besoins mondiaux sont estimés à 150 millions de tonnes par an et, en Europe, plus de 90 % des 950 000 tonnes consommées chaque année sont importés. Vu l’augmentation quasi exponentielle de la demande, l’épuisement des mines de phosphates (minerai dont est extrait phosphore) est programmé d’ici la fin du XXIe siècle. La seule récupération du phosphore dans les eaux usées traitées en station d’épuration permettrait de couvrir entre 15 % et 20 % des besoins. Le recyclage du phophore revêt donc une importance de premier plan : il contribue à l’optimisation de l’utilisation du phosphore, un élément indispensable dans la production d’engrais phosphatés sans lesquels il sera impossible de nourrir la population mondiale.

Carrière d'exploitation du phosphore. Une pénurie totale de phosphore est annoncée d'ici la fin du XXIe siècle. Il devient donc essentiel - et urgent - d'élaborer des solutions pérennes pour recycler cet élément sans lequel il ne sera pas possible de nourrir la population mondiale.
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